CYCLE DU SAUMON ATLANTIQUE


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Un saumon femelle pond environ 1800 œufs par kilogramme de poids. Ainsi, une femelle de 4,5 kg déposera quelque 8000 œufs dans le nid.

En tenant compte de la mortalité naturelle et de la prédation, autant en rivière qu'en mer, seulement 4 saumons adultes issus des 8000 œufs initiaux reviendront dans leur rivière après un séjour dans l'océan.

Production, pour une femelle de 4, 5 kg :

Œufs de 5 mm : 8000

 alevins vésicules de 2 à 3 cm et alevins 3 à 9 cm : 500

 tacons 9 à 15 cm : 300 (1ère année) et 120 (2e année)

saumoneaux de 15 à 20 cm : 50

4 géniteurs seront de retour pour la fraie.

De l'éclosion des œufs jusqu'au retour des adultes dans la frayère, de multiples dangers guettent les saumons. Même si la rivière présente des micro-habitats propices à leur croissance durant les premières années, le taux de survie reste infime.

   

 

 

 

LA CROISSANCE DU SAUMON

            

 

  1. Les œufs pondus à l'automne passent tout l'hiver enfouis dans le gravier, oxygénés par l'eau qui s'y écoule en permanence. Cependant, en plus des prédateurs, plusieurs dangers guettent les œufs : les champignons, l'étouffement sous des sédiments fins colmatant le gravier, la destruction par le gel ou le décapage du fond par les crues.
  2. L'éclosion a lieu en avril. Les ALEVINS s'enfouissent alors un peu plus profondément dans le gravier, ce qui leur évite d'être emportés par un éventuel décapage lors de crues printanières. Ils y demeurent 5 à 6 semaines, se nourrissant du contenu de leur sac vitellin. Fin mai, début juin, les alevins émergent du gravier et commencent à s'alimenter de petites larves d'insectes. Ils fréquentent les endroits où la rivière est peu profonde et le courant faible. Plusieurs sont alors victimes de prédation (hérons, truite, perche etc. ...)
  3. À la fin du premier été, les alevins mesurent environ 5 cm et prennent alors le nom de TACONS. Exigeant plus de nourriture, ils se tiennent dans des secteurs d'eau vive où les larves d'insectes dérivent au fil du courant. Les tacons sont bien adaptés à ce milieu. Leurs nageoires sont très développées, ce qui leur permet de se maintenir au fond en attente d'une proie. Ils se font de plus en plus territoriaux à mesure que la saison avance. Ceux qui n'auront pas été victimes de prédateurs, tel les cormorans ou les pêcheurs indélicats, passeront l'hiver à l'abri  gros cailloux.
  4. Après 2 ou 3 ans en rivière, les tacons mesurent environ 15 cm et s'apprêtent à partir en mer. Leur livrée devient argentée, presque identique à celle des adultes. C'est aussi à cette étape qu'ils deviennent  smolts . Ils mémorisent l'odeur de leur rivière. Après une crue printanière, ils dévalent la rivière et entreprennent leur migration vers la mer. Ce déplacement les mènera  jusqu'au Groenland ou en mer de Norvège.
  5. En mer, le taux de croissance des SAUMONS ATLANTIQUES augmente considérablement. Après seulement un an, les saumons peuvent atteindre 60 cm. Mais ce nouvel habitat comporte aussi des dangers : prédateurs (cormorans, morues, phoques etc. ), problèmes d'adaptation à l'eau très froide, maladie, pêche commerciale, réduisent fortement la population".
  6. Après 1 à 3 ans en mer, l'instinct des SAUMONS les pousse à retourner vers leur rivière d'origine, où ils iront se reproduire. Les courants marins, des mécanismes obscurs (astres, champ magnétique) et enfin, leur sens olfactif  les guident vers leur rivière originelle Tout au long de la migration, des saumons sont victimes des filets de pêche, de la prédation, de la maladie et des prises illégales. Plus que les prédations naturelles, les pillages répétés  des pêches professionnelles ont  considérablement entamé le cheptel. Les pêcheurs sportifs, gestionnaires et conscients du déséquilibre provoqué par cette irresponsabilité, se sont donc imposé des quotas pour se permettre quelques captures hypothétiques, en se gardant bien de provoquer l'extermination définitive de l'espèce. Sur la rivière Allier, ils ont accepté une fermeture totale de la pêche depuis 1994 pour sauvegarder les derniers géniteurs d'une souche en voie de disparition. Leurs efforts, sont pour l'instant peu récompensés, mais d'importants espoirs se font jour depuis la mise en oeuvre d'une grande salmoniculture pour soutenir la reproduction naturelle. L'objectif ne pourra être réellement atteint que si les pêches professionnelles cessent leurs prélèvements indus et irresponsables.
  7. Dès leur entrée en rivière, les saumons atlantiques cessent de s'alimenter. Ils sont très affaiblis par ce jeûne et les activités de reproduction. Après la fraie, ces saumons se réfugient souvent au fond d'une fosse et ne dévalent la rivière qu'après les crues du printemps suivant. La majorité mourront; quelques privilégiés  parviendront à regagner la mer pour se régénérer et reviendront se reproduire à nouveau. Sur l'axe Loire-Allier peu survivent. L'axe Loire-Allier est  long et surtout très encombré d'obstacles pour laisser beaucoup  d'espoir aux saumons dévalant qui ont toutefois commencé à se réalimenter.

 

 

LES ÉTAPES DE REPRODUCTION DU SAUMON

 

  1. Après avoir passé de 1 à 3 ans en haute mer, les saumons reviennent dans leur rivière natale. Ils arborent une couleur argentée qui va s'assombrir durant l'été. Ils cessent alors de se nourrir et cherchent à remonter leur rivière jusqu'à l'endroit où ils sont nés.
  2. Vers la mi-octobre, les saumons s'apprêtent à quitter les fosses de la rivière pour se diriger vers les frayères. Ils y retrouveront une eau peu profonde, un courant plus rapide et un fond parsemé de gravier. Puis, un bon matin, la température de l'eau s'abaisse vers les 6 ºC. Les saumons commencent alors l'exploration des frayères.

  1. Les couples se forment progressivement et il est alors facile de distinguer les mâles, leur mâchoire inférieure étant garnie d'un imposant crochet pointé vers le haut (BÉCARD). Tandis que les femelles repèrent les lieux propices à la ponte, seuls les mâles les plus agressifs réussiront à défendre leur territoire autour de chacune d'elles.

  1. Les autres mâles tenteront inlassablement de s'approcher des femelles. Ils s'exposeront alors à de vives poursuites de la part des sujets dominants. À l'occasion, on peut même observer des contacts brutaux. Les saumons qui ont passé une seule année en mer, les madeleineaux, sont plus petits et presque invariablement des mâles.
  2. A l'endroit de son choix, une femelle creusera plusieurs nids de 10 à 20 cm de profondeur. D'un mouvement vif, contorsionné et rapide de sa queue, elle soulève le gravier qui est ainsi lavé par le courant. Dans la frayère, vous pouvez reconnaître ces regroupements de nids à la couleur jaune pâle du gravier.

  1. Au moment de frayer, mâle et femelle se placent côte à côte. Le mâle tremble de tout son corps, se tend et ouvre très grand sa gueule. La femelle, stimulée, en fait autant. Les tremblements s'estompent, la femelle pond ses œufs et le mâle les féconde en laissant sa laitance s'échapper. Très souvent, d'autres mâles adultes et de jeunes saumons précoces n'ayant pas séjourné en mer, les tacons, se joignent au couple afin de participer à la reproduction.
  2. Après avoir déposé une partie de ses œufs, la femelle doit se dépêcher de les recouvrir de gravier. D'autres poissons, se précipitent pour les dévorer. Elle répétera ce rituel jusqu'à ce que tous ses œufs soient pondus. Une femelle de 4,5 kg pondra près de huit mille œufs. Sur ces 8000 œufs, 4 géniteurs survivront et reviendront frayer.

La fraie terminée, les saumons peuvent redescendre à la mer. Certains auront l'occasion de venir frayer une ou deux fois, voir exceptionnellement trois fois.

 

 

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